(Thomas Pierret, per Mediapart, 30 giugno 2012). Dans son édition du 27 juin 2012, Le Figaro révèle que les rebelles de l’Armée Syrienne Libre (ASL) auraient “récupéré des roquettes RPG 9 puisées sur les stocks de l’armée saoudienne”.
L’article de Georges Malbrunot s’inscrit dans une série de reportages récemment publiés par la presse ocidentale et faisant état d’une amélioration progressive des lignes logistique de l’insurrection syrienne. On peut sans doute affirmer ici qu’il n’y a pas de fumée sans feu, même si des éléments apportés par le Time invitent à relativiser l’ampleur des livraisons d’armes à destination de l’ASL.
Il est toutefois à peu près certain que cette dernière n’a jamais reçu de “RPG 9 puisées sur les stocks de l’armée saoudienne”.
Soulignons d’abord que le RPG 9 n’existe pas. Tant la page à laquelle renvoie le site du Figaro que la photo illustrant l’article montrent en réalité des RPG 7. Ce lance-roquette de conception soviétique constitue depuis des décennies l’armement antichar de base des fantassins des pays de l’ancien Pacte de Varsovie et de ses alliés. Les forces régulières syriennes en sont ainsi massivement équipées, ce qui explique le passage de nombreux RPG 7 à la rébellion dès les premières désertions enregistrées au sein de l’armée (on en voit par exemple sur ces images tournées à Homs en novembre 2011).
Une fois épuisées les roquettes emportées lors de leur désertion, les rebelles ont souvent eu besoin de se réapprovisionner à l’étranger. Ils ont pu le faire au Liban, où le RPG 7 est très répandu sur le marché noir, ou en Irak, qui en abrite d’immenses stocks (parfois périmés) depuis l’ère de Saddam, mais certainement pas en Arabie Saoudite, un pays qui, en matière de systèmes antichars, est demeuré jusqu’à présent un client exclusif des Occidentaux (USA, France, Suède). En d’autres termes, il n’y a probablement pas de RPG (7 ou autres) dans les stocks de l’armée saoudienne.
Les centaines de vidéos diffusées par l’ASL depuis un an montrent une écrasante majorité d’armements russes dont la plupart proviennent selon toute vraisemblance des stocks de l’armée syrienne. Il y a à cela quelques exceptions telles que des lance-roquette M72 LAW (on en voit un sur cette vidéo par exemple), une arme américaine bel et bien présente dans les stocks de l’armée saoudienne mais également répandue sur le marché noir régional. On notera à ce propos que le LAW a notamment été acquis par les armées turque et israélienne, cette dernière en ayant probablement livré à ses alliés libanais durant la guerre civile. (Mediapart, 30 giugno 2012)
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