Giovedì 21 marzo la moschea al Iman nel quartiere di Mazraa di Damasco è stata colpita da un attentato suicida che ha provocato la morte di decine di persone, tra cui l’anziano shaykh Muhammad al Buti (foto a sinistra) che stava tenendo la sua consueta lezione settimanale.
Figlio di un religioso curdo, al Buti era noto per le sue posizioni conservatrici e per essere da anni al fianco del regime degli Asad, di Hafez prima e di Bashar in seguito.
Quando le manifestazioni antiregime sono iniziate nel marzo 2011 in Siria, il suo sostegno al presidente è diventato incondizionato e illimitato. Scrive Thomas Pierret, studioso di Islam contemporaneo:
Pochi giorni prima del suo assassinio, ovvero dopo due anni di un conflitto che ha visto omicidi di massa e distruzione per mano delle forze armate del regime, al Buti ancora incoraggiava i fedeli a combattere nelle file dell'”eroico” Esercito arabo siriano, che una volta aveva paragonato ai Compagni del Profeta, così da sconfiggere il ‘complotto globale’ contro la Siria.
La tv di stato siriana ha attribuito l’attentato in cui ha perso la vita al Buti ai “terroristi” – termine con cui il governo definisce i ribelli – e il presidente Bashar al Asad in una dichiarazione alla Sana ha detto che lo shaykh è stato ucciso perché aveva levato la voce “contro il loro oscurantismo e il loro estremismo”.
Eppure sono tanti i dubbi su chi abbia veramente commesso l’attentato e sono tanti i punti poco chiari di questa vicenda. Innanzi tutto il luogo: la moschea al Iman si trova a pochi metri da una delle sedi del partito Baath, in una zona della città estremamente controllata dalle forze di sicurezza; poi il tipo di attacco: i media siriani all’inizio avevano parlato di un mortaio e poi di un attentato suicida. Ma anche la tipologia dei danni materiali e delle ferite riportate da chi era nella moschea non convincono del tutto.
Ignace Leverriere commenta i molteplici punti insoluti di questo attentato e sul suo blog su Le Monde avanza l’ipotesi che la morte di al Buti rientri in una prassi consolidata del regime degli Asad che si sbarazza delle personalità di cui non ha più bisogno. Di seguito riportiamo un ampio stralcio della sua analisi:
Le régime syrien a depuis longtemps pour habitude, au moment de se débarrasser de ceux dont il n’attend plus aucun service ou qui finissent par constituer pour lui une gêne, de les utiliser une dernière fois d’une autre manière avant de les “jeter”. C’est l’aventure que vient de connaître l’un des plus fidèles et des plus anciens serviteurs de Hafez Al Assad puis de son héritier, le cheykh Mohammed Saïd Ramadan Al Bouti.
(…) Le cheykh Al Bouti aurait donc été victime, jeudi 21 mars, en fin d’après-midi, d’un attentat suicide commis par un terroriste. Le kamikaze aurait fait exploser la bombe dont il était porteur, dissimulé parmi les fidèles rassemblés dans la salle de prière de la mosquée Al Iman, au centre de Damas, pour entendre la leçon que le savant donnait là chaque semaine. Quelques minutes après les faits, une chaine de télévision syrienne annonçait la disparition du cheykh ainsi que de l’un de ses petits-fils. Elle faisait état de plus d’une centaine de victimes, parmi lesquelles 42 morts et 84 blessés. Elle diffusait aussitôt une rétrospective en image de la vie et de la carrière du cheykh, qu’elle tenait apparemment prête et à jour, un tel travail nécessitant selon des spécialistes au moins six heures de recherches et de compilation.
Malheureusement, plusieurs de ces éléments ne correspondent pas à ce qu’ont rapporté des Damascènes habitant à proximité de la mosquée. Le bruit qu’ils avaient entendu n’avait rien à voir avec la déflagration provoquée, un mois plus tôt jour pour jour, par l’explosion de deux voitures piégées sur l’avenue de la Révolution, quelques dizaines de mètres plus loin. Etant sortis de chez eux et ayant pénétré dans la mosquée en même temps que les “bons jeunes gens” – un euphémisme utilisé pour désigner les agents des services de renseignements – qui accouraient de tous côtés, ils avaient dénombré une dizaine de morts et une vingtaine de blessés en cours d’évacuation, soit beaucoup moins qu’indiqué par les médias officiels. En revanche, ils n’avaient pas vu le cadavre du cheykh. Les photos de l’attentat postées sur le site Internet de l’agence officielle de presse ne le montrent d’ailleurs pas davantage. Sur les images de ses funérailles on aperçoit son “cercueil”, mais aucune photo, encore une fois, ne montre ni le corps, ni même le visage de celui qui a donc doublement “disparu”…

Ils avaient également observé que la majorité des victimes semblaient avoir été atteintes uniquement à la tête. Ils n’auraient pas été étonnés d’apprendre qu’elles avaient en réalité été tuées par balles. D’ailleurs, si les traces de sang étaient nombreuses sur les tapis et sur le mur de la qibla, et si l’explosion avait été suffisamment puissante pour démembrer quelques corps, elle n’avait provoqué aucune excavation dans le sol. Elle n’avait causé à l’intérieur du bâtiment que des dégâts somme toute limités, “réparables en deux ou trois jours”. Ils n’avaient pas vu de gravats, ni de débris de mur ou de plafond. Les vitres avaient volé en éclats, les conditionneurs d’air avaient été démantelés, mais le “bureau” du cheykh n’avait été que partiellement détruit. Comme par miracle, certains lustres et des ventilateurs étaient restés intacts. Tout comme le micro que le cheykhutilisait pour se faire entendre. Plus étrange encore, l’explosion n’avait pas provoqué le moindre incendie. Et, si les tapis portaient des traces de sang, ils n’avaient nulle part été brûlés.

Les activistes qui se sont donné pour mission, depuis le premier attentat intervenu à Damas le 23 décembre 2011, d’analyser les images des télévisions publiques et privées du régime, n’ont pas tardé à faire d’autres observations intéressantes. Ils ont d’abord noté la présence sur les lieux, dans la mosquée dans laquelle ils prétendaient se trouver pour entendre le cheykh, de jeunes gens portant sur le poitrail des tatouages de corps féminins… peu habituels chez les pieux musulmans. Qui plus est, leur l’accoutrement rendait improbable leur présence dans une mosquée, même pour une leçon…
L’un d’entre eux au moins avait déjà été repéré à de multiples reprises dans l’environnement immédiat du “chabbih polyvalent”, autrement dit de l’agent des moukhabarat chargé de délivrer aux chaînes syriennes et autres la bonne version des faits et les leçons à tirer de chaque attentat.
S’agissant de ce dernier, justement, il est apparu dès le lendemain, dans la mosquée des Omeyyades, répondant aux questions de la chaîne Al Maydin, créée au Liban sur fonds syriens pour suggérer autonomie et indépendance vis-à-vis de ceux dont elle est à la solde. L’individu qui répond au nom de Souheïb Cha’ib s’était manifesté pour la première fois devant les micros et les caméras le 6 janvier 2012, lors de l’attentat du Midan. Il s’était alors présenté comme “un habitant du quartier”. Quelques semaines plus tard, le 10 février, il était à Alep lors du premier attentat commis dans cette ville. Il s’était encore présenté comme un témoin résidant près des lieux. Depuis lors, il avait toujours été “présent dans les bons coups”. Avant d’être sur place, le 21 février 2013, lors l’attentat du quartier d’Al Mazraa à Damas, il avait déjà fait 18 apparitions dans des circonstances similaires. Avec l’attentat de la Mosquée Al Iman, il en est donc à sa 20ème figuration !
- Comment être certain que le cheykh est bien décédé, puisque personne n’a pu apercevoir son cadavre ?
- Pourquoi les “terroristes” ont-ils choisi la solution la plus compliquée en tuant le cheykh Al Bouti dans sa mosquée, alors qu’il aurait été aisé de l’abattre chez lui ou dans son quartier de Rukneddin, “économisant” par le fait même le kamikaze pour une autre opération ?
- S’il s’agissait d’entretenir la peur parmi les Syriens, à qui ce sentiment profite-t-il davantage et qui a intérêt à rassurer sur ses intentions et ses méthodes ?
- Pourquoi l’enregistrement de la leçon que Mohammed Saïd Ramadan Al Bouti était en train de donner lors de l’explosion n’a-t-il été ni diffusé par la télévision syrienne, ni mis en ligne sur le site du ministère des Awqafs, ni posté sur le site du cheykh ?
- Que faisaient les chaussures que l’on aperçoit intactes au milieu des cadavres, alors que les victimes auraient dû les laisser à l’emplacement prévu à cet effet à l’entrée du lieu saint ?
- L’absence d’une liste officielle des noms des victimes ne serait-elle pas destinée à empêcher de constater que, comme dans l’affaire des “cadavres du Qouweiq” à Alep, la plupart d’entre elles étaient détenues par les moukhabarat ?
- Est-ce par un simple hasard de calendrier que le cheykh, dont l’origine kurde est connue, a été exécuté un 21 mars, jour de la fête du Nawruz qui marque, pour les Kurdes, le début de la nouvelle année ?
Les Syriens, qui ont eu tout le loisir de constater, depuis deux ans, que les capacités de manipulation du régime surpassent ce qu’ils avaient observé au cours des 50 années écoulées, sont donc nombreux à considérer que le cheykh a été liquidé par ceux dont c’était en Syrie la spécialité… bien avant l’apparition dans le paysage du Jabhat al-Nusra et des autres groupes “islamistes-salafistes-
Dans un cas comme dans l’autre, en raison de sa personnalité et du soutien qu’il avait toujours apporté au pouvoir en place, cette trahison aurait constitué pour Bachar Al Assad un coup autrement plus rude que la défection du Premier ministre Riyad Hijab. En prenant les devants et en le supprimant avant qu’il ne mette son projet à exécution, il a donc fait d’une pierre deux coups : il a prévenu son initiative et il a mis une nouvelle fois en accusation le “terrorisme” des révolutionnaires.
Mais qui le croit encore aujourd’hui ?
Una curiosità: ma che ventose usate per arrampicarvi sugli specchi?
si spieghi meglio. e, se ha letto bene l’articolo, rivolga la domanda a Pierret che è il maggiore esperto di rapporti tra Islam sunnita siriano e potere di Damasco. Grazie per essere nostra lettrice.
Mi spiego: vuol dire che questo esperto cerca di difendere l’indifendibile, le sue deduzioni che sia stato eliminato da Assad si basano sul nulla, oltretutto Assad dovrebbe essere uno stupido ad eliminare un suo sostenitore, i fanatici islamici uccidono poi col telefonino girano un filmetto messinscena tanto l’occidente pullula di creduloni ed esperti